Les étudiants de l'Université de Goma (Unigom), au Nord-Kivu, ont boycotté les cours lundi 1er septembre dans la matinée. Ils ont organisé une marche de protestation dans les rues de la ville volcanique pour exiger l'ouverture d'une enquête minutieuse sur la mort du général-major Lucien Bahuma Ambamba. Le commandant de la 8è région militaire est décédé samedi 30 août à Pretoria, en Afrique du Sud, des suites d'un accident vasculaire cérébral (AVC).

«Hier, nous avons perdu le général Mamadou et aujourd'hui, nous venons de perdre Bahuma. Nous voudrions demander à l'autorité provinciale ce qui se passe dans la province. On nous avait promis des enquêtes sur la mort de Mamadou où en est-on?», a interrogé le président des étudiants du Nord-Kivu.

Lui et ses pairs en colère ont marché de l'Unigom jusqu'au rond-point Instigo, au centre-ville, avant d'être dispersés par la police nationale congolaise.

Le patron de la police provinciale du Nord-Kivu, le général Awashango, a lui-même suivi les étudiants avec qui il a engagé une discussion afin de calmer la tension.

«Si vous avez un mémorandum, soit vous nous le donnez et on le remet au gouverneur. Mais, nous tous, nous sommes touchés par ce qui vient de se passer. Les autorités ont pris les choses en main», a-t-il dit aux manifestants.

Après les pourparlers entre les étudiants et le responsable de la police, les barricades placées à l'entrée de l'Unigom ont été enlevées.

Dispositif sécuritaire à Beni

A Beni, plusieurs points stratégiques de la ville ont été quadrillés par la police et l'armée depuis tôt ce matin. C'est le cas du Rond-point Nyamwisi, la grande tribune de la Mairie de Beni et les alentours du camp militaire de l'Ozacaf. Des mesures traditionnelles régaliennes de la police et des forces de défense pour rassurer la population de sa sécurité, affirme l'inspecteur urbain de la police à Beni, le colonel Flamand baliwa Ngoy.

Le dispositif policier et militaire est également visible devant certaines institutions et quartiers des communes de Mulekera et Beu. Dimanche, une manifestation spontanée des épouses des militaires avaient été dispersées dans cette ville.

Le général Bahuma était le commandant de l'opération «sokola »contre les rebelles ougandais de l'ADF. Ces derniers se sont illustrés depuis de nombreuses années à des exactions sur les civils.

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