Le 3 mai, tous les pays du monde célèbrent la Journée internationale de la «liberté de la presse ». Les guillemets signifient que cette liberté est relative dans bon nombre de pays. Dont la République démocratique du Congo (RDC). La liberté de la presse et les menaces proférées contre les journalistes et leurs emprisonnements sont aujourd'hui indissociables dans ce pays. Une liberté de la presse et d'expression, pourtant garantie par la Constitution et d'autres instruments internationaux de droit.

Le journaliste est ce chien de garde de la société qui aide les gouvernants à bien gérer la cité. Evidemment, s'il fait son travail avec responsabilité en se conformant à l'éthique et à la déontologie professionnelles. Il faudrait donc permettre au journaliste d'accéder aux sources d'information car il peut aider à rectifier le tir. Et la divulgation des informations publiques permettra également aux populations d'être informées sur la manière dont leurs mandataires gèrent la République.

Pour paraphraser l'Organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de la presse, Journaliste en danger (JED), dans sa lettre ouverte au secrétaire d'Etat américain Kerry, « à quoi le journaliste congolais aurait-il servi s'il risque sa vie ou la prison ».

Cela « après avoir fait son travail d'information en dénonçant les maux qui rongent la RDC tels que la corruption et la concussion, les détournements de fonds publics, les violations des droits de l'homme, les abus de pouvoir et des biens sociaux, les contrats léonins signés à la pelle, l'exploitation illégale et parfois sauvages des richesses naturelles nationales, les fraudes fiscales et douanières, la justice des plus forts et des plus riches, les mensonges d'Etat et les demie-vérités publics, etc. ».

Il est vrai que les discours et textes officiels sont en contradictions, parfois flagrantes, avec leur concrétisation et/ou application. Pour des raisons faciles à deviner : la sauvegarde des intérêts de l'Etat congolais sont le moindre de leurs soucis. JED note qu'«on peut s'étonner que la multiplication des cas de détournement de fonds publics et de corruption impliquant les autorités publiques, dénoncés par les médias, ne semble plus émouvoir grand monde et que des personnes incriminées jouissent d'une totale impunité ».

Cette organisation indépendante, qui a toujours défendu la dépénalisation de délits de presse, plaident aussi en faveur de la suppression «des dispositions qui prévoient des emprisonnements des journalistes lorsqu'ils dénoncent des cas de corruption ». Et de faire remarquer que «la peur de la prison enferme les journalistes congolais dans la prison de l'auto-censure, qui est tout autant nuisible à la presse elle-même et à la démocratie.

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