La crise des Grands Lacs prend une autre dimension

La déstabilisation de la région des Grands Lacs risque de prendre une autre dimension, avec la menace terroriste qui pèse désormais dans cette région. Le Kenya, un pays de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), vient déjà d'en être victime.

A la CIRGL, l'on craint que la menace ne s'étende dans d'autres pays de la région, déjà fragile avec tous les groupes armés qui y opèrent. L'ONU qui s'est sérieusement investie dans la région se trouve donc devant un nouveau challenge. En effet, des indices sérieux de menaces terroristes ont été décelés dans la sous-région des Grands Lacs, a déclaré mardi à la presse, Alphonse Ntumba Luaba, secrétaire exécutif de la CIRGL.

Pour le professeur Ntumba Luaba, il est impérieux qu'on puisse en finir avec les négociations de Kampala entre le gouvernement et le M23, pour éviter qu'il y ait télescopage entre les groupes armés dans l'Est de la RDC et les terroristes. «On doit en finir avec ces pourparlers parce qu'il y a maintenant la menace terroriste. Il y a eu des attaques terroristes dans un pays de la CIRGL. Il y a des menaces terroristes en RDC parce que dans la zone de Ruwenzori, au Nord-Kivu, il y a des traces sérieuses des groupes armés qui sortent et qui ont des connexions avec des terroristes à travers le monde », a- t-il affirmé, ajoutant que dans ces groupes on trouve des Congolais et des Ougandais.

Selon le professeur Ntumba Luaba, il est grand temps qu'on puisse en finir avec des groupes armés, face aux menaces terroristes. A propos des pourparlers de Kampala, il a indiqué qu'il y a des avancées significatives. La Société civile du Nord-Kivu a signalé à plusieurs reprises la présence des terroristes somaliens Shebab, aux côtés des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées/Armée nationale de libération de l'Ouganda (ADF/NALU).

En septembre dernier, des terroristes somaliens Shebab ont attaqué un centre commercial à Nairobi, au Kenya, faisant plusieurs morts. Le commandant de la force de la Monusco, le général Dos Santos Cruz, a annoncé le mardi 8 octobre à Goma que toutes les forces négatives actives au Nord-Kivu seront neutralisées. Il répondait à des questions des journalistes sur l'action de la mission onusienne contre les rebelles ougandais de l'ADF/Nalu.

Cette menace représente donc un nouveau défi pour la Monusco. Mercredi devant la presse, le commandant des forces de la Monusco, le général brésilien Dos Santos Cruz, a expliqué que les forces onusiennes allaient également «s'occuper» de ces rebelles reconnus coupables de cas d'enlèvements des civils, d'exécutions sommaires, de pillages et de viols notamment à l'Est et à l'Ouest du territoire de Beni.

Cependant, l'officier militaire onusien a affirmé que la Monusco ne pouvait pas combattre tous les groupes armés en même temps, faisant allusion aux récentes interventions des Casques bleus contre les rebelles du M23. «Evidemment, nous avons beaucoup de groupes [armés] ici au Congo et nous ne pouvons pas tous nous en occuper en même temps. Ce qui est sûr, c'est que ces groupes-là, nous allons nous en occuper correctement l'un après l'autre lorsque nous aurons analysé toutes les conditions conformément aux actions que nous allons prendre dans tous ces endroits », a fait savoir le général Cruz.

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