John Kerry

Il flotte comme un vent de changement au Département d'Etat. A peine installé dans ce haut lieu du pouvoir américain John Kerry fait bouger les lignes. Au Proche- Orient, le nouveau patron de la diplomatie américaine a obtenu qu'Israéliens et Palestiniens se rencontrent. On est donc tout près de la réactivation du très délicat processus de paix longtemps mis en veilleuse.

Dans les Grands lacs, on assiste peut-être à un grand tournant dans l'approche américaine des guerres cycliques qu'alimente le régime rwandais. Sans recourir à la langue de bois, le Département d'Etat demande au Rwanda de retirer ses troupes de la RDC. On est loin des circonlocutions diplomatiques et autres invitations génériques et désincarnées »aux différentes parties impliquées dans le conflit à coopérer pour mettre fin à la guerre «. Washington décide de nommer un chat, un chat. Venant de la première puissance planétaire, cela a le mérite de clarifier enfin l'équation dans les Grands lacs. Cette prise de position vaut surtout mise en cause.

L'Amérique entend voir Kigali donner suite à sa demande- en réalité une sommation- de dégager le sol rd congolais. Ami des USA, Paul Kagame ne devrait pas avoir de peine à décrypter le message de Obama II. L'homme fort de Kigali n'est pas sans savoir qu'un président américain réélu est plus audacieux en politique étrangère que lors du premier mandat. L'effacement de Susan Rice des dossiers internationaux et surtout l'avènement de John Kerry ne sont pas que cosmétiques. La roue de la diplomatie américaine tourne. Dans le bon sens. Car outre le fait que le nouveau ton américain réconforte des millions de Congolais pris en otage par l'expansionnisme du pouvoir rwandais, le recentrage de Washington va dans le sens de prévenir la somalisation de l'Est congolais.

Avec le risque que les différentes filiales du sinistre Al Quaïda postées dans la corne de l'Afrique ne se déversent dans les Grands lacs. Déjà, l'Ouganda a, il y a quelques années, été la cible du terrorisme »islamiste «. A Kinshasa, Bukavu, Goma et Rutshuru notamment, on se met à espérer que le coup de semonce américain soit immédiatement suivi d'effets contraignants. Ce sera cela du Obama II.

José NAWEJ

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