Angelina Jolie

(Belga) L'actrice américaine Angelina Jolie a critiqué lundi le Conseil de sécurité de l'ONU pour son inaction face aux viols commis en temps de guerre, comme en Syrie ou en République démocratique du Congo (RDC).

"Le viol est une arme de guerre (...), une menace contre la sécurité. Lutter contre la violence sexuelle est donc de votre responsabilité", a-t-elle déclaré dans un discours prononcé devant le Conseil à New York, ajoutant: "le monde ne considère pas encore les viols en temps de guerre comme une priorité". "Si le Conseil de sécurité en fait une priorité, cela le deviendra, sinon cette horreur continuera", a-t-elle affirmé, rappelant que "des centaines de milliers, voire des millions de femmes, d'enfants et d'hommes ont été violés à l'occasion de conflits". L'actrice a appelé les 15 pays membres du Conseil à "montrer leur détermination à faire quelque chose" contre ces exactions et à "prendre leurs responsabilités". "Les actions à entreprendre sont connues, ce qui manque c'est la volonté politique", a-t-elle souligné. "Quand les gouvernements ne peuvent pas agir, le Conseil de sécurité doit agir". En mars dernier, Angelina Jolie s'était rendue, avec le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, en République démocratique du Congo pour attirer l'attention du monde sur cette question. L'est de la RDC, où les troupes gouvernementales combattent les rebelles du M23, a été le théâtre de centaines de viols. L'actrice, qui est ambassadrice de bonne volonté du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), avait aussi rendu visite en juin à des camps de réfugiés syriens en Jordanie. Elle a raconté au Conseil qu'elle avait rencontré une réfugiée syrienne victime de viol qui refusait de donner son nom par peur de représailles, ainsi que la mère d'une fillette de cinq ans violée devant un poste de police à Goma (est de la RDC). "Ces crimes sont commis non pas à cause de la guerre mais parce que la communauté internationale laisse faire", a-t-elle martelé en dénonçant une "culture de l'impunité". Pour Angelina Jolie, "il y a beaucoup de sujets sur lesquels les membres du Conseil ont du mal à s'accorder mais cela ne devrait pas être le cas des violences sexuelles". Les 15 membres du Conseil sont profondément divisés sur la crise syrienne, entre Occidentaux qui demandent le départ du président Bachar al-Assad et Russie et Chine qui cherchent à protéger le régime de Damas. "S'il vous plaît, ne laissez pas ce dossier tomber dans l'oubli quand vous quitterez cette salle", a lancé en conclusion l'actrice aux ambassadeurs et ministres réunis. Le Conseil a adopté une résolution réitérant sa dénonciation des violences sexuelles dans les conflits. William Hague, qui présidait la séance, a annoncé qu'une nouvelle réunion sur ce thème se tiendrait en septembre à l'occasion de l'Assemblée générale de l'ONU. (Belga)

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