Une dizaine de véhicules transportant du matériel de construction de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) sont bloqués par les rebelles du Mouvement du 23 mars depuis quatre jours à Kiwanja et à Kibumba. Ces deux cités sont respectivement situées à environ 70 km et 30 km au Nord de Goma dans la province du Nord-Kivu. Les rebelles estiment que le contenu de ces containers de la Monusco est suspect.
Le M23 exige l'ouverture de ces containers avant de traverser l'espace sous son contrôle. Selon certains conducteurs de ces véhicules, les rebelles ont déjà saisi tous les bordereaux d'expédition et toutes les clés de contact.

Le porte-parole de la Monusco, Madnodje Mounoubai, confirme cette information.

«Nous avons environ dix véhicules transportant du matériel de construction pour la section Engeneering de Beni vers Goma. Ces véhicules ont été illégalement bloqués par le M23 au niveau de Bunagana», a déclaré Madnodje Mounoubai.

Pour le M23, rien ne prouve que ces onze véhicules transportent effectivement du matériel de construction comme l'indique la Monusco.

Les responsables du mouvement rebelle affirment que ces containers contiendraient du matériel militaire destiné à la brigade d'intervention de la Monusco.

Mais le porte-parole de la mission onusienne au M23 de respecter les instructions du conseil de sécurité.

«C'est cette attitude que le conseil de sécurité dénonce. Nous voyons là que le M23 a mis en place une administration illégale, des barrières illégales. Le conseil de sécurité leur a d'ailleurs demandé de mettre fin à ces barrières illégales et à cette tentative de mettre en place une administration parallèle », a poursuivi Madnodje Mounoubai.

Le chef politique du M23, Bertrand Bisimwa, déclare que l'affaire est actuellement traitée au niveau du mécanisme conjoint de vérification qui a notamment la mission de contrôler les mouvements à la frontière entre la RDC et le Rwanda. Un des responsables de ce mécanisme que le coordonnateur de la structure et la Monusco « suivent de près le dossier ».

Les rebelles du M23 manifestent une aversion contre la brigade d'intervention de la Monusco qui sera déployée dans l'Est de la RDC pour neutraliser les groupes armés.

La région de l'Est de la RDC est en proie à de nombreuses milices locales et étrangères qui commettent des exactions sur la population civile depuis près de 20 ans.

Imaginée par les pays africains pour tenter de mettre fin au cycle de violences dans l'Est de la RDC, la brigade d'intervention a été créée par les Nations unies et fait partie intégrante de la Monusco. Son mandat est plus offensif que le mandat précédent de la mission onusienne.

Des Etats comme l'Afrique du Sud, le Malawi et la Tanzanie se sont déjà portés volontaires pour envoyer des troupes qui constitueront la brigade d'intervention.

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